Claude Monteverdi

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Claudio Monteverdi est né en 1567 à Crémone, en Lombardie, aîné de cinq enfants. Pendant son enfance, il fut enseigné par Marc’Antonio Ingegneri, le maestro di cappella de la cathédrale de Crémone, en tant que membre du chœur de la cathédrale. Il étudia également à l’Université de Crémone. Ses premières compositions – motets et madrigaux – furent publiées en 1582 et 1583. À partir de 1590, il travailla à la cour de Vincenzo I de Gonzaga à Mantoue, successivement comme vocaliste et joueur de viole, directeur musical et chef d'orchestre de la cour, devenant maestro della musica en 1601. En 1610, il se rendit à Rome, espérant présenter sa musique au pape Paul V. Ses Vêpres furent imprimées la même année, mais sa rencontre prévue avec le pape n’eut jamais lieu.

En 1612, Vincenzo Gonzaga mourut et fut remplacé par son fils aîné Francesco. Écrasé par les dettes dues à la prodigalité de son père, Francesco licencia Monteverdi, qui passa un an à Mantoue sans emploi rémunéré. En 1613, Monteverdi se rendit à San Marco à Venise où, en tant que chef d'orchestre, il rétablit rapidement le niveau musical du chœur et des instrumentistes, qui avait décliné en raison de la mauvaise gestion financière de son prédécesseur, Giulio Cesare Martinengo. En 1632, Monteverdi devint prêtre.

Au cours des dernières années de sa vie, lorsqu'il était souvent malade, il composa trois chefs-d'œuvre finaux, dont deux sont parvenus jusqu’à nous : Il ritorno d’Ulisse in patria (1641) et L’incoronazione di Poppea (1642), considéré comme un point culminant de l'œuvre de Monteverdi. Il mourut à Venise, à l'âge de 76 ans.

L’incoronazione, avec un livret de Giovanni Francesco Busenello, fut joué pour la première fois au Teatro Santi Giovanni e Paolo à Venise pendant la saison de carnaval de 1643. L'un des premiers opéras à utiliser des événements et des personnages historiques, il décrit comment Poppea, maîtresse de l'empereur romain Néron, réalisa son ambition de devenir impératrice. Il se distingue des autres opéras de Monteverdi en mettant en avant les aspects les plus bas de la nature humaine, plutôt que les natures élevées des dieux.

Le manuscrit original de la partition n'existe pas ; deux copies survivantes des années 1650 (« Venise » et « Naples ») présentent des différences significatives l'une par rapport à l'autre, et chacune diffère à certains égards du livret. Il est désormais communément admis que L’incoronazione, tel qu'il nous est parvenu, combine les œuvres de divers compositeurs, bien que les opinions varient sur la nature précise de ce mélange. Une partie de la musique est presque certainement de Cavalli, et une autre de Francesco Sacrati. L'analyse suggère que la musique de la scène finale et celle pour Ottone pourraient avoir été écrites par une main différente, qu'elle ait travaillé sous la direction de Monteverdi ou non. Cependant, une grande partie de la musique est fidèle au style de Monteverdi tardif, et même le duo amoureux final, « Pur ti miro, pur ti godo », est proche de la musique écrite par lui.

Aucune des versions existantes du livret, imprimées ou manuscrites, ne peut être définitivement rattachée à la première représentation au Teatro Santi Giovanni e Paolo, dont la date précise est inconnue et il n'y a aucun enregistrement de la réception publique initiale de l'opéra. Malgré ces incertitudes, l'œuvre est généralement acceptée comme faisant partie du répertoire opératique de Monteverdi, son dernier et peut-être son plus grand ouvrage.

Après sa première en 1643, l'opéra fut repris à Naples en 1651 mais fut ensuite négligé jusqu'à la redécouverte de la partition en 1888, après quoi il devint l'objet d'une attention universitaire à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.