Dialogues de Bêtes- de Colette
Une pièce de théâtre d'après une œuvre littéraire de Colette. Une pièce de théâtre pleine d’humour, perspicacité et tendresse qui plaira a tout public.
Ces dialogues ont pour principaux protagonistes un bouledogue : Toby-Chien, et un chat : Kiki-la-doucette, ainsi que « Lui » et « Elle », les maîtres, autrement appelés « les Deux-Pattes », alias Colette et son premier mari, Henry Gauthier-Villars, dit Willy.
Le chat et le chien servent à Colette de masque pour faire entendre sa vérité, celle de sa relation au monde, et aussi la vérité des relations entre les êtres : entre chien et chat, entre Lui et Elle…
(amateurs de chiens et de chats ne manquez pas cette pièce !)
Vendredi 4 juillet
19h- 20h15
(admission jusqu'à 18h50)
Admission spectacle
25 €
Buffet léger après le spectacle
15€ (réserver avec la billetterie) Places limitées- reservations buffet jusqu'au 30 juin.
Pour tout renseignement, contactez :

En quelques tableaux illustrés en direct par le pinceau agile du dessinateur Cyrille Meyer, Lara Suyeux incarne avec une exquise audace les dialogues de ces deux témoins à la naïveté sauvage et sensible. Tout le charme mutin de la jeune plume de Colette s’exprime ici sur le vif !

"Lara Suyeux implique pleinement son corps et son talent de comédienne" TELERAMA
"Lara Suyeux s’emploie (…) avec une telle énergie qu’on finit par être littéralement hypnotisé par sa performance." Le Journal De Dimanche
"La grande Lara Suyeux, talentueuse et idéale dans des registres très différents". LE JOURNAL D’ARMELLE HÉLIOT
"Un enchantement derrière les mots et leur fanfare". L’HUMANITÉ.
"La très belle idée est d’avoir demandé à Cyrille Meyer d’illustrer les propos par ses dessins à l’aquarelle… Cela donne un charme fou." L’OEIL D’OLIVIER
LE REGARD DE COLETTE SUR DIALOGUES DE BÊTES
« Depuis mon enfance, j’ai toujours réuni dans mon cœur et sous mon toit les chiens et les chats, et il y a beaucoup de chance pour que certains Dialogues entre Toby-Chien et Kiki-La-Doucette, ne soient pas uniquement de la littérature. … Aussi ai-je toujours un peu de gêne quand on me dit « vous qui connaissez bien les bêtes …» Ça me gêne et ça me donne envie de rire. Mais non je ne connais pas les bêtes ! Il y a des bêtes qui me connaissent, voilà tout. Elles me font l’honneur de me connaître assez vite, et de me donner assez facilement leur affection… C’est cette ferveur, cette ardeur à aimer qui brise parfois la barrière entre les bêtes et nous, qui fait qu’un regard de chien, l’hommage empressé et muet du chat, nous comble parfois d’un orgueil presque voluptueux. … C’est à la flamme constante de leur amour que nous nous réchauffons et je serais bien punie, moi qui vous parle d’elles, et qui prétends vous répéter leurs paroles, si mes bêtes d’autrefois m’apparaissaient pour me dire : « Tu nous as possédées vivantes, chaudes et fidèles. Tu as ri de nos jeux, notre amour t’a suivi comme le murmure même de ta robe, nous t’avons attendue, regrettée, nous avons compté les minutes de tes absences, nous nous sommes évanouies de la joie de tes retours, nous t’avons donné notre cœur de bêtes, et qu’en as-tu fait ? de la littérature ! » Les Bêtes et nous, Colette (Conférence donnée à Tournai au café Excelsior, le 18 février 1914).

« RETROUVER COLETTE » Note d'intention par Elisabeth Chailloux adaptatrice, metteur en scene.
C’est grâce à Lara Suyeux que j’ai retrouvé Colette. En juin dernier, elle m’a proposé de préparer avec elle une lecture de Dialogues de bêtes. Puis la lecture est devenue un spectacle, dans lequel Lara incarne tous les rôles, accompagnée sur le plateau par le dessinateur Cyrille Meyer. Colette, je l’avais dévorée il y a longtemps. D’abord les Claudine et puis… tout. Colette l’enchanteresse. « On lit Colette, et on oublie les mots … on lit, on vit. » écrit J.M.J. Le Clézio.
Dialogues de bêtes est un texte étonnant. Colette donne la parole à deux bêtes, un chat et un chien, Toby-Chien et Kiki-La-Doucette. Ils parlent de leurs maîtres, les Deux-Pattes, Lui et Elle - Willy et Colette. Plusieurs tableaux pour accéder au « cœur des bêtes », en révéler la beauté, la pudeur, la vulnérabilité, le côté fantasque aussi. Le chat et le chien servent à Colette de masque pour faire entendre sa vérité, celle de sa relation au monde, et aussi la vérité des relations entre les êtres : entre chien et chat, entre Lui et Elle…
L’ouvrage connaît plusieurs éditions successives : il est publié une première fois en 1904 avec quatre dialogues (Sentimentalités, Le Voyage, Le dîner est en retard, Le Premier Feu), puis en 1905, avec trois dialogues supplémentaires (Elle est malade, L’Orage et Une visite), et enfin sous sa forme finale en 1930, avec l’addition de cinq autres dialogues (Music-hall, Toby-Chien parle, La Chienne, Celle qui en revient et Les Bêtes et la Tortue).

LE MOT DE LARA SUYEUX ADAPTATRICE, COMÉDIENNE
« C’est sans doute en fréquentant les animaux de mon enfance, en grandissant avec eux, dans ces moments de silence et de regards pénétrants que j’ai commencé à en saisir l’essence, la beauté, l’absolu. L’acte d’amour. Pur. Sans attente autre que la présence et son immense douceur. Il y a un an, lorsque la Bibliothèque des Sables d’Olonne m’a demandé d’adapter et de lire les Dialogues de bêtes de Colette, cette phrase m’est réapparue limpide, concrète cette fois. Car dans ces bêtes qui dialoguent, c’est bien d’amour qu’il s’agit. De celui-là. L’Inconditionnel, l’Indéfectible, l’Indicible, Observateur, reniflant. Sous toutes ses formes, dévorant, consacré, pudique. Quel vertige donc que de tenter de les incarner, ces bêtes de Colette qui vont parler. Et nous regarder, deviner notre vérité enfouie. L’écriture organique de Colette transcende. Le détail y est jubilatoire. Notre relation aux animaux est sans doute un aveu de notre propre corps, comme quelqu’un qui danse.
Pour DIALOGUES DE BÊTES DE COLETTE , j’ai proposé à Cyrille Meyer de m’accompagner avec ses dessins, pour prolonger la magie silencieuse comme un avatar peut-être, parce que les arts mêlés fécondent l’imaginaire. Une rencontre entre théâtre et dessin avec Cyrille, et au bout de cette traversée le portrait en creux d’un couple, de sa rupture, l’histoire d’un affranchissement, d’une femme, d’une artiste portée par l’amour fou et vital de ses animaux, qui y puisera l’incommensurable force de saisir sa liberté. Il y aussi sous la sublime langue de Colette, dans ce qui n’est pas dit, comme un écho poétique à l’impossibilité de parler de nos bêtes. Dessin de Cyrille Meyer Christian Bobin écrit, à propos de Colette : « A qui momentanément n’a plus le cœur de vivre, un de ses livres ouvert n’importe où, découvrant la grande épée chauffée à blanc du verbe, accorde une résurrection. Colette va pieds nus sur le langage. Ses phrases volent dans l’air de la page comme les fleurs sucrées de l’acacia au déclin du printemps. »
BIOGRAPHIE DE COLETTE
Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette, est née le 28 janvier 1873 à SaintSauveur-en-Puisaye, dans l’Yonne, en Bourgogne-Franche-Comté. En 1893, elle épouse Henry Gauthier-Villars, dit Willy, écrivain et critique musical et littéraire et s’installe à Paris avec lui. C’est sous le nom de Willy qu’elle commence à écrire, publiant en 1900 Claudine à l’École, qui connaît un grand succès, suivi de trois autres romans de la série Claudine, qui paraissent entre 1901 et 1903. C’est à l’occasion de la publication des premiers Dialogues de bêtes, édités en 1904, qu’elle adopte le nom de Colette Willy. Un an plus tard, elle rencontre Missy, qui devient son amante jusqu’en 1911. En 1908, elle publie Les Vrilles de la Vigne, recueil contenant plusieurs Nouvelles, avec deux nouveaux Dialogues de bêtes, dont Toby-Chien parle. En 1910, elle écrit La Vagabonde, un roman où le personnage de Renée Nérée n’est autre que le double de Colette ressuscitant son passé de comédienne. Deux ans plus tard, elle épouse Henri de Jouvenel, rédacteur en chef du Matin, journal auquel elle collabore activement en tant que rédactrice. Sa mère tant aimée, Sido, décède en 1912. En 1913, Colette donne naissance à une fille, Colette de Jouvenel, surnommée Bel-Gazou. Dans les années 1920, son œuvre continue à se diversifier : en 1923, elle publie Le Blé en herbe, cette fois sous le seul nom de Colette et en 1929, elle fait paraître Sido, en hommage à sa mère. Colette rencontre Maurice Goudeket en 1925, avec qui elle se marie en 1935. En 1945, elle est élue à l’Académie Goncourt, dont elle devient la Présidente en 1949. Le 3 août 1954, elle décède à Paris à l’âge de 81 ans.
Élisabeth CHAILLOUX, metteure en scène et adaptatrice Elisabeth Chailloux rencontre Adel Hakim en 1980 sur le plateau du Théâtre du Soleil, sous le regard d’Ariane Mnouchkine, au cours d’un atelier. En 1984, ils fondent ensemble le Théâtre de la Balance. Elle joue et met en scène Marivaux, Tennessee Williams, Racine. En 1992, ils sont nommés à la direction du Théâtre des Quartiers d’Ivry. Elle met en scène Peter Handke, Nathalie Sarraute, Koltès, Calderon de la Barca, Synge, Corneille, Sénèque, Molière, Normand Chaurette. En 2019, après cette longue et belle aventure à la direction du Théâtre des Quartiers d’Ivry, elle retrouve sa compagnie, le Théâtre de la Balance. Elle crée Mademoiselle Julie au Théâtre de la Tempête, en 2020 Camus-Casarès - une géographie amoureuse, en 2021 Hilda de Marie Ndiaye et en janvier 2024 Personne de Gwenaëlle Aubry au Théâtre14.
Lara SUYEUX, comédienne et adaptatrice
Lara Suyeux est formée au Cours Simon, à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique Pierre Debauche, au Studio d’Asnières, et en stage avec Joël Pommerat, Philippe Adrien, Galin Stoev. Elle a travaillé entre autres avec Benoit Lambert, Adel Hakim, Elisabeth Chailloux, Pierre Meunier, Stéphanie Tesson, Georges Werler, Thierry Harcourt, William Mesguich, Jacques Descordes, Michaël Dusautoy, Pierre Debauche, Jacques Falguières, Gabriel Calderon... Elle joue pendant un an au côté de Michel Bouquet dans le Roi se meurt. Elle enregistre des livres-audio pour Gallimard, Écoutez-lire, Acte Sud, Audible, Audiolib ainsi que des fictions radiophoniques pour Radio France. En 2021, elle reçoit le prix Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros pour Monsieur Proust de Céleste Albaret ainsi que le prix Plume de Paon-Prix du public pour Croire aux fauves de Nastassja Martin.
Cyrille MEYER, dessinateur, auteur et illustrateur
Diplômé de la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, il illustre des livres pour la jeunesse et des documentaires pour de nombreuses maisons d’édition (Bayard, Hachette, Nathan, Galimard, Fleurus...). Il fait également des bandes dessinées et des illustrations pour la presse jeunesse. Son premier album de bande dessinée en tant qu’auteur et illustrateur, Jungle Beef, sur la déforestation et le narcotrafic en Amérique centrale est sorti en 2021 aux éditions Steinkis / Les Escales. Il prépare un deuxième album BD à paraître en 2025. Il travaille aussi pour des festivals ou des manifestations culturelles, en exécutant des perforrmances dessinées en direct.
