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Le journal d'un Fou

Nikolai Gogol

 Le collectif   La Voix des Plumes   

     Mise en Scene et Adaptation-

                  Ronan Riviere.

Poprichtchine, modeste fonctionnaire pétersbourgeois, vit seul avec sa domestique Mavra. Maladroit et rêveur, il se construit une existence imaginaire jusqu’à se croire roi d’Espagne. Une adaptation de la plus drôle et la plus touchante des Nouvelles de Pétersbourg pour 3 interprètes : Poprichtchine, sa domestique Mavra, et un pianiste qui accompagne sur scène avec des morceaux de Prokofiev cette surprenante ascension vers la folie.

Samedi 11 Octobre

19h-20h15

(admission jusqu'à 18h50)

En cas de salle pleine contacter le théâtre par mail

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25 €â€‹

Pour tout renseignement, contactez :

contact@theatrebassepassiere.com

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                                                                  Note d'Intention

Le Journal d’un fou est une vision rayonnante de la folie. Celle d’Aksenty Ivanovitch, discret fonctionnaire de Pétersbourg, qui, ne se sentant pas à la place qu’il devrait, se découvre une nouvelle condition pour échapper à la sienne, en déployant des logiques de plus en plus radicales. Gogol dit que chacun de ses personnages a une vis dans la tête qui lui vrille le cerveau. Ici l’ambition sociale et amoureuse d’Aksenty Ivanovitch est plombée par sa maladresse et une trop grande singularité. Une déception aigüe en résulte. Ce qui me plaît, c’est justement la façon assez joyeuse et pleine d’humour avec laquelle ce personnage arrive à s’en extraire. Ce cheminement qu’il prend vers son royaume imaginaire est une manière pour lui-même de se sauver, une issue de secours parfaitement normale dans la ville monstrueuse et aliénante qu’est la capitale russe. Peut-être la seule issue pour ne pas tomber justement dans la neurasthénie ou bien la méchanceté. Et c’est d’ailleurs tout le message des Nouvelles de Pétersbourg… La ville appelle au rêve, en échange elle demande un tribut à chacun : Kovalev y perd le Nez, Bachmatchine son manteau puis son être (s’incarnant en fantôme), le peintre du Portrait l’âme et le talent, Poprichtchine lui, renonce à la raison. C’est la rançon pour vivre dans la cité des fantasmes.

 

Dans l’adaptation, j’ai surtout voulu éviter le monologue en intégrant un personnage qui n’est qu’évoqué dans l’œuvre originale : Mavra, sa domestique, qui semble être le seul témoin de la vrille progressive de notre héros. Mavra (jouée par Amélie Vignaux), se voit ainsi attribuer plusieurs passages narratifs, comme des témoignages réguliers de l’évolution du comportement de Poprichtchine. Cela m’a donné l’occasion de créer certains dialogues entre elle et lui. Elle réagit d’abord avec une distance amusée, puis avec stupeur, et enfin une inquiétude sincère. Ainsi on peut faire vivre la réaction des autres, créer des passages très vivants, mettre en valeur certains silences de Poprichtchine. Pour étoffer ce rôle avec cohérence, j’ai pris de rares passages du Manteau, de la Perspective Nevski et des Soirées du hameau. Le texte reste sinon fidèle à l’oeuvre originale, j’ai simplement essayé de le rendre plus parlé, plus direct, pour mieux s’adapter au théâtre, comme si le public était le confident des étonnements et des aventures de Poprichtchine. Comme si Poprichtchine s’arrêtait parfois dans sa course vers la folie, bloqué par une nouvelle pensée, rendu soudain perplexe ou inspiré.

 

Le décor : un plancher penché, en accordéon, une porte et juste un tabouret, figureront des intérieurs (son appartement, le bureau du ministère,…) incommodes, la difficulté d’y trouver sa place. Et sert d’assise penchée, bancale pour le jeu. Les costumes de style milieu du XXème siècle, marquent une époque entre Gogol et la nôtre, pour justement s’extraire du temps, ne marquer ni l’actualité ni un passé éloigné. La musique de Prokoviev, tour à tour obsessionnelle et enthousiaste, jouée sur scène par Olivier Mazal, donne des respirations au texte et prend en charge une partie de la folie, elle illustre les errances de la pensée, les rêves et les cauchemars, et les tergiversations du héros.

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 Le Figaro

Le 10 novembre 2023, par Anthony Palou. `Ronan Rivière adapte la célèbre nouvelle de Gogol. Fascinant voyage dans l'irrationnel. Avec son physique dégingandé, ce corps en tige et sa «â€Šgueule » taillée à la serpe façon Terzieff, son teint sied bien aux auteurs russes en général et à Gogol en particulier. Il possède la suffisante latitude à l'interprétation de toutes ses histoires drolatiques qui semblent dictées par le Diable en personne. Dans Le Journal d'un fou, il est Aksenty Ivanovitch Poprichtchine, ce petit fonctionnaire gris de Saint- Pétersbourg qui vit seul avec sa domestique Mavra (merveilleuse Amélie Vignaux). Le décor ? Un plancher qui penche sévèrement, des lattes de bois mobiles qui serviront de bureau, une trappe. À droite, un vieux piano droit sur lequel Olivier Mazal exécutera quelques œuvres de Prokofiev. Le comédien Ronan Rivière ne semble pas se forcer pour avoir la tête à l'envers dans ce monde sens dessus dessous. Comme toujours, le comique est amer chez Gogol. Ici, deux et deux font cinq. Ronan Rivière impressionne dans le rôle de ce schizophrène qui s'est mentalement construit un château en Espagne et, pire, pense vraiment y habiter. Le piano d'Olivier Mazal adoucit - ou pas - cette dégringolade. Une drôle d'histoire grimaçante dans une langue qui danse le gopak !`

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La  Terrasse

(27 octobre 2023, Louise Chevillard) `Si rien ni Gogol dans la pièce ne donne la cause précise de ces pertes de lucidité, Ronan Rivière y voit un moyen pour l’individu de « s’extraire » de sa déception et de sa condition. C’est cette alternance entre deux états que le metteur en scène, interprète de Poprichtchine, parvient à marquer de manière remarquable, dans un rôle qui lui sied à merveille. De la raison à son renoncement, il n’y a ici qu’un jeu très précis. Même la brave Mavra (formidable Amélie Vignaux) semble touchée par quelques excès de folie passagers. Heureusement, les réjouissants intermèdes musicaux de Prokofiev, joués par Olivier Mazal, permettent entre les tableaux de rassembler les esprits, passant de l’appartement modeste de Poprichtchine au bureau du ministre. Éminemment drôle, la pièce de Ronan Rivière nous emporte dans l’ailleurs de Poprichtchine avec délice'.

Le Journal du Dimanche Depuis 10 ans, Ronan Rivière porte au Répertoire russe une belle et constante attention. Il a adapté le Journal d’un Fou avec beaucoup de justesse, en l’accompagnant au piano avec la musique de Prokofiev. Gogol y décortique en entomologiste sadique les aspirations d’un petit bureaucrate qui s’invente une autre vie au point de se prendre pour le Roi d’Espagne. L’acteur donne à ce fou une dimension plus joyeuse qu’à l’accoutumée et presque rayonnante. Car chez Gogol, sous le grotesque gît toujours le sublime.

Les membres de la troupe engagés dans le spectacle

 

Ronan Rivière Adaptateur, metteur en scène, comédien : POPRICHTCHINE Formé au Studio d’Asnières, il a joué notamment sous la direction de Laurent Pelly dans Macbeth au théâtre Nanterre-Amandiers, et dans J’ai examiné une ampoule électrique et j'en ai été satisfait, de Daniil Harms, au Théâtre National de Toulouse. Pour la troupe , il joue et signe l’adaptation et la mise en scène des spectacles: La Foire de Madrid, de Lope de Vega (au théâtre de l’épée de bois à la cartoucherie et au Lucernaire), Le Nez d’après Gogol (au théâtre 13 et au Lucernaire), Le Double d’après Dostoïevski (au théâtre 14, au Ranelagh et en tournée), Le Roman de Monsieur Molière d’après Boulgakov (au Lucernaire, au Ranelagh et en tournée) ; Faust, de Goethe (au Ranelagh et en tournée); Le Revizor, de Gogol (au Lucernaire et en tournée); La Maladie du Pouvoir d’après Octave Mirbeau (au Lucernaire-Avignon et en tournée). Avec le Conservatoire de Versailles il met en scène L’Histoire du Soldat de Stravinsky et Ramuz, au théâtre Montansier. Auteur, sa première pièce Fièvres, est deux fois primée par l’association Beaumarchais-SACD. Antoine Milian Scénographe Pour la troupe, il a créé le décor de La Foire de Madrid, du Nez, du Double, du Revizor et de Faust. Il collabore avec de nombreuses compagnies comme scénographe, constructeur, créateur de marionnettes et de masques : par exemple il travaille régulièrement avec Cécile Roussat et Julien Lubek du Shlemil Théâtre, avec le CREA, le théâtre de la Tempête et avec le Studio-Théâtre d’Asnières. Marc Augustin-Viguier Créateur lumière Il est régisseur régulièrement pour la troupe depuis 2014 et a mis en lumière Le Nez, Le Roman de Monsieur Molière, Le Double, et La Foire de Madrid. Il a été formé au CFTPS en lumière et en régie générale... Il collabore notamment avec Alfredo Arias, la Cie Dominique Dupuy et la Cie Fahrenheit 451, et crée les lumières de plusieurs spectacles de la compagnie Viva à Versailles.

 

Amélie Vignaux Comédienne: MAVRA.   Avec la troupe, elle a collaboré à la mise en scène du Double, puis elle a joué Prascovia dans le Nez et Eufrasia dans La Foire de Madrid. Issue du cirque et du mime (Ecole internationale du mime Marceau, Ecole du cirque Plume, Ecole du cirque Archaos), elle se tourne vers le théâtre depuis une dizaine d'années. Elle travaille dans différentes compagnies en tant que comédienne : Le Médecin Malgré Lui au théâtre des Variétés, Zaza Bizar en tournée mais surtout en duo burlesque avec Hassan TESS, avec qui elle crée Antigone Couic Capout, Monsieur Jean ou l’Homme Poubelle (sur des textes de Mateï Visniec), Ys, Madame Jeanne (sur des textes d’Alphonse Allais) en Bretagne, à Avignon et en tournée.

 

Olivier Mazal Pianiste  Il accompagne au piano La Foire de Madrid (morceaux de Manuel de Falla) Le Roman de Monsieur Molière (morceaux de Lully), Le Revizor, Faust, Le Double et Le Nez (compositions de Léon Bailly). Il a effectué ses études musicales au Conservatoire de Toulouse sous la direction de Michel Dru (piano) et Hubert Guéry (musique de chambre). Après son prix, il a étudié avec Jérôme Granjon au Conservatoire de Romainville ainsi qu’avec Laurent Cabasso au Conservatoire de Strasbourg. Il a étudié ensuite pendant un an auprès d’Henri Barda à l’école Normale Alfred Cortot. Il se produit régulièrement en France, en récital et musique de chambre. 

Nikolai Gogol 

Nikolaï Vassiliévitch Gogol est né le 19 mars 1809, à Sorotchintsy, en Ukraine dans la province de Poltava, de petits nobles propriétaires terriens. En 1828, à 19 ans, il part pour Saint-Pétersbourg dont il se fait une idée grandiose et exaltante. Et c'est le choc de la rencontre de la grande ville, qu'il sera l'un des premiers à dénoncer. Pétersbourg n'est pas si beau qu'il le croyait, on y trouve difficilement du travail et on y est seul. Il écrit alors des nouvelles sur l’Ukraine, rassemblés sous le titre Les Soirées du hameau et, plus tard, Mirgorod (1834). C'est le succès et, du jour au lendemain, la célébrité (1831). Gogol écrit alors des nouvelles qui lui sont inspirées par Pétersbourg, où il porte maintenant un regard plus attentif. Il a découvert le mystère de cette ville, celui des faux-semblants : Jamais les choses n'y sont ce qu'elles paraissent être à première vue. Le Journal d'un fou, Le Nez, Le Portrait, La Perspective Nevski (1835), et Le Manteau (1841) développent ce thème du divorce entre les apparences, le rêve et la réalité, et aussi celui de la détresse sociale et de la solitude. Gogol demande alors à son ami Pouchkine le sujet d'une comédie. Celui-ci lui communique le thème du Revizor, écrit très rapidement et joué le 19 avril 1836 devant Nicolas Ier. Pris au pied de la lettre, Le Revizor rencontre un franc succès, mais est pris pour une pièce accusatrice tendant à dénoncer des abus précis. Le malentendu est si profond que Gogol, reniant sa dernière œuvre, s'enfuit à l'étranger en juin 1836. C’est en Allemagne qu’il compose les Âmes mortes. Malgré le succès, Gogol reste insatisfait. Il se détache de toute préoccupation terrestre. Il devient un errant, parcourant l'Europe avec un maigre bagage. L’épuisement psychologique et une mélancolie aiguë le mènent au délire. Dans la nuit du 12 février 1852, il jette au feu le manuscrit du second tome des Âmes mortes, à peu près achevé puis refuse tout soin et toute nourriture et meurt une semaine plus tard, à Moscou.

 

Sergueï Prokoviev (1891-1953) Né le 23 avril 1891 à Sontsivka, Sergueï Prokofiev affiche très tôt son esprit indépendant et novateur. Touché par la censure, il quitte le pays en même temps qu’Igor Stravinski puis après s’être fait connaître aux Etats-Unis et en Europe, il décide de retrouver l’URSS. De retour au pays en 1933, il coopère très régulièrement avec les différentes institutions du pays pour valoriser la musique dans tous les arts: le Bolchoï, cinéma, arts pour enfants… Son ballet Roméo et Juliette et sa musique pour enfants Pierre et le Loup ont beaucoup de succès. Au cinéma, il compose la musique des films de Sergueï Eisenstein comme Alexandre Nevski et Ivan le Terrible. Prokofiev a ainsi certes collaboré à des œuvres « officielles », mais il n’avait vraisemblablement pas le choix, sa femme étant déportée en Sibérie et sa fille prise en otage… Pendant la Seconde guerre mondiale, il vit réfugié au Caucase avec sa femme. Il meurt le 5 mars 1953, le même jour que Staline.

 

Morceaux joués sur scène : Prélude en do majeur, Toccata premier mouvement, Sonate n°7 premier mouvement, Suggestion diabolique, Marche de l’Amour des 3 Oranges, Vision Fugitive n°14, Contes d’une vieille grand-mère op 31 …

Prokofiev

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